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    IHL - Chapitre 10

     

                 Il se rendit compte qu’Ezekiel était conscient.

                Il l’observa, sans y croire, se redresser péniblement et se mettre debout. Il était sonné et esquissa trois pas titubants avant de retomber mais c’était mieux que tout ce que Jack aurait pu espérer.

                Conscient d’accord mais ça ne voulait pas dire qu’il n‘avait aucune séquelle. Il fallait le conduire à l’hôpital de toute urgence. Et comment faire quand Jack ne pouvait communiquer avec personne ? La panique qui l’avait quitté quelques secondes plus tôt revint aussi vite qu’elle était partie. Jack n’avait pas envie d’abandonner l’écrivain seul ici pour trouver une solution mais quel autre choix s’offrait à lui ? Le téléphone d’Ezekiel avait été vaincu par le combo vol plané / surcharge électrique et de toute façon, même si ça n’avait pas été le cas ça n’était pas comme si Jack pouvait téléphoner…

                Mais il fallait réfléchir, et vite.

                D’une impulsion le blond s’éleva dans les airs. Assez haut pour voir ce qu’il se passait aux alentours. Ses yeux parcouraient l’étendue de neige avec désespoir quand ils furent attirés par des couleurs vives. Et c’est là qu’il les vit, deux petits garçons en train de faire de la luge. L’un était brun et l’autre roux. Ils devaient avoir dans les huit ou dix ans et semblaient s’amuser. Sans plus réfléchir, Jack se précipita vers eux, il profita que les enfants entamaient une descente à deux sur l’engin d’un bleu pétant pour s’emparer du cordon à l’avant de celui-ci et les tirer vers la scène de l’accident.

                N’ayant même pas conscience qu’il pouvait mettre les petits en danger, Jack fonçait, porté par le vent et un désir plus fort que tout de sauver Ezekiel.

                Au début, les garçons rigolèrent, la luge allaient vite ; c’était sans doute la meilleur descente qu’ils aient fait jusque-là. Mais quand ils virent que la vitesse ne baissait pas alors qu’il n’y avait plus aucune descente –encore pire, ils grimpèrent une côte à la même allure qu’ils avaient descendu la précédente- ils commencèrent à trouver ça bizarre voire un peu terrifiant. Ils auraient bien sauté mais la luge allait trop vite et ils avaient peur de se faire mal, alors l’un d’eux cria :

                « FREINE ! HARRY, FREINE ! » Le petit bonhomme roux s’exécuta, soulevant les freins manuels et plantant ses talons dans la neige devant eux pendant que son ami en faisait autant. Mais Jack les tirait toujours et il allait tellement vite que, loin de les ralentir, la manœuvre failli les faire partir à la renverse et la neige, qui rencontrait des obstacles, leur arrivait en plein dessus. Si bien que le petit Harry, dont le visage était à présent gelé et mouillé puisqu’il avait la malchance de se trouver devant, eut vite fait de relever ses jambes et de lâcher les manettes ! Elle finira bien par s’arrêter pensa-t-il.

                Et c’est ce qu’elle fit. Après que Jack les ait emmenés sur le lac. Essoufflés et frigorifiés, les pauvres gamins s’empressèrent de descendre de l’appareil mortel. Celui des deux qui était brun, Tom, après quelques minutes, lança un regard vexé à son copain et asséna en toute mauvaise foi : « J’ai même pas eu peur ! » L’autre, peu dupe, roula des yeux avant de se détourner de son ami. Là, son regard tomba sur la masse sombre qu’était le corps d’Ezekiel. Il s’empressa de montrer à Tom ce qu’il avait trouvé et c’est d’un commun accord –et en faisant la course- qu’ils se mirent à courir en direction de la ville pour aller chercher quelqu’un.

     

     

               

                Jack fulminait. Faisant les cents pas devant l’hôpital en attendant. Que pouvait-il faire d’autre ? Les médecins n’étaient pas prêts de lui donner une explication puisqu’il était invisible ! Et il était trop sur les nerfs pour prendre le risque de s’approcher d’Ezekiel. L’avoir foudroyé une fois lui avait amplement suffit. Après avoir retrouvé un semblant de calme, il se décida quand même à remonter auprès du brun. Apparemment l’infirmière venait de le ramener à la chambre après lui avoir fait subir une batterie d’examen. Il était encore un peu sonné mais extérieurement il avait l’air plutôt bien.

     

                Jack se planta devant son lit et se rendit compte de la chance qu’il avait eu. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’Ezekiel ne parvienne à l’accuser d’une voix où transparaissait à la fois colère et incrédulité : « T…tu m’as foudroyé ? »

     

    ***

     

                Comme un coup de marteau dans les dents il avait senti l’éclair le frapper et parcourir son corps avant de ressortir dans son talon. Plus tard, l’infirmière Ella Harris lui apprendra que le corps en question avait été traversé par plusieurs dizaines de milliers d’ampères pendant une toute petite fraction de seconde. Assez pour alimenter l’éclairage d’un pays. Il se dira alors que finalement cette douleur n’était pas grand-chose. Mais pour l’instant, il avait un peu de mal à relativiser.

                Il ne pensait pas au fait qu’il aurait pu y rester, ni au fait que pour un mec qui venait de se prendre la foudre il se portait incroyablement bien ; tout ce à quoi son esprit était occupé c’était à en vouloir à Jack.

    «  Fuck ! I can’t believe you actually did this ! »*

     

                Il savait qu’il pouvait être insupportable parfois mais il était en train de s’excuser quand c’était arrivé, et c’était sincère en plus ! Il fallait croire que l’expression ‘s’attirer les foudres de quelqu’un’ prenait vraiment tout son sens avec Jack.

                Il était sur le point d’en rajouter une couche quand une pluie battante s’abattit sur eux. En deux secondes il se retrouva trempé de la tête aux pieds et Jack s’écroula à ses côtés avant de se jeter dans ses bras.

     

    ***

     

                C’était bien Ezekiel. Jack ne rêvait pas. Ses traits étaient tirés, son teint un peu pâle par rapport à d’habitude mais il semblait en forme. Pour preuve, le brun était en train de lui passer un savon, ses yeux noisettes étaient scandalisés, ses sourcils froncés et il le disputait. Ce n’était pas la première fois qu’il se faisait disputer par l’écrivain et bon sang il n’aurait jamais cru que ça lui ferait autant de bien d’entendre cette voix grave gronder de colère !

                Franchement, Jack allait exploser de bonheur.

                Il se mouvait, il respirait, bref il était en vie.

                Au fur et à mesure qu’il le réalisait, le soulagement le gagnait. D’un coup il se sentit faible et une seule envie le tenaillait, celle de toucher Ezekiel pour s’assurer qu’il n’était pas en train de nager en plein délire.

                Entourant ce corps qu’il avait passé tant de nuits à admirer de ses bras, Jack se sentit bien. Pour la première fois de sa vie il ressentait la chaleur d’un autre être humain contre lui, il ignorait si c’était à cause de la température élevée due au foudroiement ou si c’était juste lui, Ezekiel. Cet homme devait avoir un truc exceptionnel. Il pouvait le voir, il pouvait l’entendre, lui parler et même le toucher. Il faisait des choses que personnes n’avait jamais réussi à faire auparavant. Et là, à cet instant précis avec l’auteur au creux de ses longs bras maladroits, Jack avait l’impression d’être entier.

                Est-ce qu’il était possible de mourir de bonheur ? Parce que jack avait vraiment le sentiment que jamais il ne pourrait être aussi heureux qu’en cet instant. Il sentait le sang affluer à une vitesse folle dans son cœur et les bras d’Ezekiel se refermer à leur tour dans son dos faisant augmenter encore un peu la cadence si c’était possible. Une main s’aventura dans ses cheveux trempés et il sentit le souffle chaud du brun sur son oreille alors qu’il lui murmurait que tout allait bien.

     

    ***

     

                La surprise l’emporta sur la colère quand Ezekiel se retrouva avec Jack collé à son torse. Bon sang, il avait envie de l’étriper cet avorton ! Ce joyeux luron qui après avoir tenté de le tuer se permettait de lui passer ses bras autour du cou –pas pour reprendre sa tentative de meurtre non, pour lui faire un câlin ! Il n’avait pas le droit d’essayer de l’attendrir ! C’était trop injuste, on ne pouvait que craquer devant cette petite bouille et ses grands yeux larmoyants. D’ailleurs le fourbe pleurait. L’écrivain sentait bien son petit corps se soulever prit par les sanglots. Jack s’accrochait, le serrait comme s’il s’attendait à le voir disparaître d’un instant à l’autre. Et devant tant de détresse et de remords comment faire autrement que d’être touché ?

                Ravalant ses envies vengeresses, Ezekiel enserra de ses bras épais le frêle corps de Jack. Jamais il n’avait tenu de chose qui lui semblait si fragile. Et ô combien les apparences étaient trompeuses !

     

    « Tout va bien Jack. » Et pourquoi était-ce lui qui réconfortait l’autre hein ? N’était-il pas celui qui s’était pris la foudre ? D’ailleurs tout son corps était douloureux, très douloureux, à la limite du supportable. ‘Hyperalgie’ avaient dit le médecin. Si Jack était passé un peu plus tôt il l’aurait trouvé hurlant et se tordant de douleur à un point tel qu’il aurait eu un flingue sous la main il se serait collé une balle juste pour ne plus sentir cette douleur. Ca ne durerait sûrement pas avait-il ajouté. Mais pour le moment Ezekiel était shooté aux antidouleurs. Peut-être que c’était à cause des médicaments qu’il se montrait si gentil avec Jack pas vrai ? Il se sentait affaibli. Et tellement fatigué aussi. Mais quand il avait vu Jack ç’avait été plus fort que lui. Ce sale avorton l’avait quand même foudroyé. FOU-DRO-YE. Il aurait beau se le répéter un milliard de fois qu’il n’y croirait toujours pas. Dans ses bras Jack remua, s’écartant un peu il planta ses deux énormes topazes dans le regard voilé de l’écrivain et sorti douloureusement : « Je t’aime » Je sais, pensa Ezekiel. Mais aucune phrase ne franchit le seuil de ses lèvres. D’abord parce que son cerveau tournait au ralenti, trop pour qu’il puisse trouver une réponse appropriée –y en avait-il seulement une ?- ensuite parce que ses paupières qui depuis quelques secondes déjà se faisaient pesantes choisirent ce moment là pour se fermer. Et encore une fois, c’était peut-être l’effet des antalgiques mais Ezekiel se sentait serein avec le corps de Jack serré tout contre le sien. Il lui semblait même que ce petit corps était chaud, très chaud. Oui, ça devait être les médicaments car Jack Frost ne pouvait vraisemblablement pas dégager autant de chaleur que ça…

     

    * Traduction : "J'arrive pas à croire que tu aies fait ça !"

     

    FIN DU CHAPITRE

    Quoi? Vous devriez m'adorer à cet instant même si cet màj a mit énormément de temps à arriver (beaucoup plus que prévu xD).

    Avant que vous ne criiez au scandale, j'ai fait beaucoup de recherches sur le foudroiement. Et les gens qui se prennent la foudre ne meurent que dans un cas sur dix (j'étais moi-même étonnée de l'apprendre) ! En revanche, on en réchappe rarement sans séquelles. Vous aurez plus de détail sur le cas d'Ezekiel dans le prochain chapitre. J'ai adoré faire des recherches là-dessus, je suis tombée sur des trucs complètement dingues !

    Je m'excuse encore, et je vais essayer de retrouver un rythme de pubication normal !

    Merci à vous en tout cas mes lecteurs adorés !

     

    Pix : crédit à Thierry Gachon (http://www.lalsace.fr/actualite/2013/02/24/dimanche-de-neige)

     

    IHL - Chapitre 10


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    IHL - Chapitre 11

     

                Depuis son lit Ezekiel pouvait voir la place du village. Cette maudite place !

                May frappa à le porte et entra, portant un plateau contenant une assiette de soupe encore fumante. « Mange un peu ça te fera du bien. » Elle posa sa main sur le front de son petit-fils et sorti.

                L’écrivain sentait la divine odeur de sa soupe préférée et pourtant il n’avait aucune envie d’y plonger sa cuillère. Toute envie de manger l’avait quitté, tout comme l’envie de faire quoi que ce soit d’autre d’ailleurs…

               

                Quelques minutes plus tard sa grand-mère remonta à nouveau : « Tu as de la visite ! »

                Elle s’écarta pour laisser apparaitre Harry et Tom, les deux petits garçons qui étaient allé chercher de l’aide après l’accident. Ezekiel, bien que content de voir les deux bonhommes, eu bien du mal à cacher sa déception. Pendant une fraction de seconde il avait eu le fol espoir que c’était Jack. Mais maintenant il se sentait ridicule d’avoir pu penser une chose pareille, d’abord parce que ça faisait des jours que Jack n’avait pas donné signe de vie et ensuite parce que si ç’avait été Jack, sa grand-mère n’aurait certainement pas pu lui annoncer sa venue…

                Jack…le brun lui en voulait terriblement et chaque jour qui passait amplifiait sa rancœur. Comment pouvait-il disparaître comme ça après lui avoir dit qu’il l’aimait ? C’était tellement injuste ! Etait-ce parce qu’Ezekiel ne lui avait pas répondu ? Mais comment aurait-il pu alors que lui-même ignorait ce qu’il ressentait de son côté. Ses sentiments à l’encontre du blond étaient forts, aucun doute là-dessus, mais étaient-ils forts à ce point ? S’il en croyait le manque énorme qu’il ressentait à l’heure actuelle peut-être bien oui…mais c’était terrible pour Ezekiel de s’imaginer amoureux de Jack. Pas parce que c’était Jack mais parce qu’il était un homme. Il était ouvert d’esprit mais il ne s’était jamais ouvert au point de se demander s’il pouvait être homosexuel ! Et…les femmes l’avaient toujours attiré après tout.

                En y réfléchissant, la dernière fois qu’il avait vu Audrey qui était sans contestation possible une femme magnifique, il n’avait fait que de penser à Jack…alors le blondinet aurait-il réussi à éclipser la jeune femme –toutes les femmes ?- dans l’esprit et le cœur du brun ?

     

                Une chose était sûre, il fallait que Jack revienne, ne serait-ce que pour entendre sa réponse. Il n’avait pas le droit de le priver d’explication de cette manière !

     

    *****

     

                Allongé sur la glace, Jack observait la course des nuages tout en se morfondant. A cause de lui Ezekiel aurait pu mourir…dieu merci ça n’avait pas été le cas mais que se passerait-il la prochaine fois qu’il s’énerverait ? Il était évident qu’il était dangereux. Et il refusait de laisser courir le moindre risque à l’auteur. La seule solution qu’il avait trouvée était de s’éloigner.

                Mais…il n’avait pas réussi à aller bien loin. Ca faisait des jours qu’il traînait vers le lac gelé à se torturer et à revoir la scène en boucle. Ou plus particulièrement les deux scènes…celle où il avait foudroyé l’homme qu’il aimait et celle où il lui avait avoué cet amour…

                Ezekiel n’avait rien répondu. Il avait dû être gêné le pauvre...jamais Jack ne pourrait retourner auprès de lui parce qu’il était trop dangereux, qu’Ezekiel ne voulait sûrement pas qu’il revienne de toute façon et qu’en plus il avait bien trop honte pour oser aller le voir.

     

                Le problème c’est que maintenant il ne s’imaginait plus faire autre chose que d’être aux côtés d’Ezekiel. Il aurait pu retourner à son ancienne vie encore quelques jours auparavant, c’était bien ce qu’il s’apprêtait à faire d’ailleurs, mais il avait fallu qu’Ezekiel se pointe à ce moment précis et alors le peu de volonté qu’il avait réussi à réunir avait volé en éclat.

     

                Malgré toutes ses promesses de rester loin du brun, Jack ne tenait plus, il fallait qu’il le voie tout de suite. Il en voulait même pas lui parler, juste le voir même si c’était de loin ça n’avait aucune importance…

     

    *****

     

                Harry d’un côté du lit et Tom de l’autre, Ezekiel était pris dans cet étau de bruit et de chaleur. Les deux petits garçons n’arrêtaient pas de causer et de lui poser des questions –ce qui lui rappelait encore plus douloureusement une certaine personne. Quand ça n’était pas l’un, c’était l’autre et quand ils ne l’assaillaient pas de ‘pourquoi ?’ et de ‘comment ?’, c’était qu’ils étaient en train de se chamailler. Et malgré tout ce brouhaha Ezekiel les trouvait terriblement mignons ! Pendant un court instant, il entrapercevait ce qu’aurait été sa vie avec deux Jack Frost et en venait à la conclusion qu’un seul était bien suffisant…encore qu’il aurait aimé que ce Jack unique soit là car pas besoin d’y réfléchir longtemps pour qu’il sache qu’un Jack Frost était mieux que zéro !

                En fait, les garçons ne l’embêtaient pas vraiment, il avait été tellement bien entraîné avec Jack que c’était à peine s’il les entendait tant il arrivait à faire abstraction. Distraitement, il tourna la tête en direction de la fenêtre et il lui sembla apercevoir…non c’était impossible ! Il détourna le regard l’air de rien. Si Jack se rendait compte qu’Ezekiel l’avait vu il allait s’enfuir et ça, c’était inconcevable.

     

                « Les garçons, je commence à être un peu fatigué ça vous embête d’aller voir May un moment ? Si vous êtes gentil je parie qu’elle vous donnera même quelques cookies ! Tom s’empressa de demander :

    -          Ceux qui ont des pépites ?

    -          Evidemment ! Tu crois qu’il existe d’autres cookies ? » Les gamins se regardèrent et ne mirent pas longtemps à se décider, ils descendirent du lit, ouvrirent la porte et dévalèrent les escaliers à toute vitesse pour aller quémander des biscuits.

    Sitôt qu’ils furent partis, Ezekiel déclara : « Je sais que tu es là. Jack esquissa un mouvement de recul et le brun l’arrêta. Je t’en supplie, reste. Ca fait des jours que j’attends que tu reviennes…pourquoi t’es parti ? »

     

    *****

     

     

                Non non non ! Ca n’était pas censé se passer comme ça, Ezekiel n’aurait pas dû le voir ! Mais maintenant Jack ne pouvait plus partir, surtout pas après que l’écrivain le lui ait demandé ainsi. De toute façon, dès l’instant où il avait reposé es yeux sur cet homme il s’était dit qu’il n’arriverait pas à repartir. A quoi bon lutter quand tout votre être est contre vous ?

                Prenant son courage à deux mains, il ouvrit la fenêtre et pénétra à l’intérieur.

                Ezekiel le fixait sans rien dire et Jack, ne supportant plus ce lourd silence entre eux répondit à la question : « Je suis parti parce que…je ne voulais pas te faire encore du mal… Les mots étaient douloureux, difficiles à sortir. Sa gorge était serrée et il n’osait pas regarder le brun dans les yeux.

    -          Et ?

    -          Et parce que j’avais honte de ce que je t’ai dit la dernière fois…

    -          Et ?

    -          Et…parce que je pensais que tu ne voudrais plus me voir…

    -          Et ?

    -          Et…et…c’est déjà pas mal.

    -          Viens là ! » lui dit Ezekiel tout en tapotant le matelas à ses côtés.

     

    Jack s’avança timidement et s’assit au bord du lit, dos à l’homme qui l’intimidait. Ce dernier attrapa sa main dans la sienne et entama sa réponse : «  Premièrement tu n’as pas à penser pour moi. Est-ce que tu es dans ma tête ? Jack hocha la tête négativement. Alors tu n’as aucune idée de ce que je peux vouloir ou non. Ensuite, tu n’as pas à avoir honte de ce que tu ressens, je suis même blessé que tu puisses penser ainsi. Y a jamais de honte à aimer quelqu’un Jack et c’est pas parce que je n’ai rien répondu que ça m’a dégouté ou repoussé ou je ne sais ce que tu peux t’imaginer. Si je n’ai rien dit c’est simplement parce que j’étais un peu perdu et que j’avais besoin…de mettre dans l’ordre dans mes propres sentiments. En tout cas, ce que je sais c’est que la solution c’est pas de fuir, au contraire. T’es parti pour ne pas me faire de mal mais c’est en partant que tu m’en as le plus fait alors…ne part plus jamais s’il te plaît… » Après ce discours, il lui empoigna l’épaule et le disputa : « Et regarde-moi quand je te parle ! »

    Jack se tourna et, sans prévenir, colla ses lèvres contre celles de l’écrivain. Ezekiel un peu surpris ne répondit pas tout de suite mais quand Jack commença à se reculer il le retint et lui rendit son baiser. Mieux, il encercla le corps fin de l’elfe de ses bras, monta une main dans ses cheveux argentés et quémanda de sa langue l’ouverture de la bouche de Jack qui céda sans résister.

     

    *****

     

    /!\ LEMON (léger) /!\

                Le contact de ces lèvres fines contre les siennes suffit à électriser Ezekiel. Le fait que Jack soit un homme, il n’y pensait même pas et ça lui était bien égal. Jack était Jack. Homme ou femme, il ne pouvait faire autrement que de l’aimer, il s’en rendait compte à présent.

                Comme si son corps se mouvait tout seul, il approfondi le baiser en faisant pénétrer sa langue entre les lèvres du blond. Il aimait ça. Il avait même l’impression qu’il en avait toujours eu envie, que son corps s’abandonnait et cédait enfin à une pulsion trop longtemps contenue. Depuis combien de temps ressentait-il un tel désir pour ce gosse ? Comment avait-il fait pour se voiler la face toutes ces semaines ?

                Ses mains caressaient le corps de Jack, sa peau d’ivoire était douce, fraîche mais pas froide. N’y tenant plus, Ezekiel lui retira son T-shirt, voulant admirer la blancheur parfaite de ce torse. Jack, plus vulnérable que jamais lui lança un regard dans lequel on pouvait lire l’état de désir et d’abandon dans lequel il était plongé ; quoi qu’Ezekiel lui demande il le ferait.

                Mais ce dernier ne comptait pas demander quoi que ce soit, complètement envouté par la chair blanche qui s’offrait à lui il se mit à parcourir de baisers le cou, les épaules et le torse de Jack. Puis, après un moment d’hésitation, il inséra sa main dans le pantalon du blond et la posa sur son sexe durci. Il pensait que toucher celui d’un autre homme que lui-même le rebuterait mais bien au contraire, voir et sentir l’excitation de Jack accroissait sa propre excitation à un point qu’il n’aurait jamais imaginé.

     

    *****

     

                Jack se laissait faire, le regard voilé et les joues rouges. Il sentait son corps devenir de plus en plus chaud. Il avait l’impression de ne plus rien contrôler, ni son corps ni Ezekiel qui affichait un regard de fauve sur le point de dévorer sa proie. Tout allait vite, trop vite mais même s’il l’avait voulu –ce qui était loin d’être le cas- il n’aurait pas pu arrêter maintenant.

                Lui qui avait tant fantasmé sur le corps d’Ezekiel, qui avait tant désiré le toucher, c’était finalement l’écrivain qui était en train de parcourir le sien et il était tellement submergé par toutes ces sensations nouvelles qu’il arrivait à peine à garder les idées claires. C’était lui qui avait embrassé Ezekiel. Il avait agi sur une impulsion, il avait eu peur d’avoir fait une erreur et le brun l’avait retenu quand il avait voulu se rétracter. Et là…jamais il n’aurait pensé déclencher pareille réaction.

     

                Ezekiel le libéra de son pantalon et de son sous-vêtement et entama des va-et-vient délicieux pour Jack qui poussa un soupir de contentement. Le plaisir prenait largement le dessus sur la gêne d’être nu. L’écrivain l’allongea sur le lit et continua sa doucereuse torture. D’une main, il caressa la cuisse puis le postérieur ferme de Jack et de l’autre il accéléra le mouvement. Sous lui, le blond était magnifique, complètement soumis à sa volonté et habité par le plaisir. C’était une découverte totale pour lui, n’ayant jamais eu de contacts physiques avec d’autres qu’Ezekiel. Il avait chaud, trop chaud, anormalement chaud et pourtant –il avait mis du temps à s’en rendre compte mais il était presque sûr que c’était le cas depuis déjà quelques minutes- il neigeait dans la chambre. A sa grande honte, il ne mit pas longtemps à jouir tellement il était excité. Mais Ezekiel fut tellement fasciné par la vue de cet être aux yeux bleus rendus brillants par le désir, aux cheveux argentés collés à son front par la transpiration et à la peau diaphane sur laquelle tombaient en tourbillonnant des centaines de flocons de neige, qu’il ne releva même pas ce détail. Et plus il contemplait la scène, plus il était persuadé que oui, il était vraiment amoureux de Jack Frost…

     

    FIN DU CHAPITRE

    Hello tout le monde et bonne année ! J'espère que vous allez bien ? 

    On peut dire que vous l'aurez attendu ce chapitre (et ce rapprochement physique aussi xD, avouez vous n'attendiez que ça de toute façon et vous étiez même dégoutées que ça n'aille pas plus loin), mais le voilà ! Je suis contente d'avoir récupéré internet !

    Grande nouvelle, j'ai décidé qu'il fallait que je finisse au moins une de mes histoires en cours avant de vous en publier une nouvelle (oui, si vous saviez combien j'en ai en stock...) et l'heureuse élue est Inspiration d'un Hiver Lointain qui de toute façon approche de la fin.

    Donc, les prochaines màj qui suivront assez vite à priori seront pour IHL.

    Gros bisous !

     

    Pix : Mitch Hewer parce qu'il ferait un bon Jack Frost.

     

    IHL - Chapitre 11


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  • IHL - Chapitre 12

     

    Allongé tout contre Ezekiel, Jack n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. Il n’arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. Allait-il se réveiller dans une minute et réaliser que tout ça n’avait été qu’un rêve ? Comme s’il avait senti ses doutes, Ezekiel caressa la joue de Jack. Le blond sentait son cœur palpiter sous l’effet du magnifique sourire qu’il lui faisait. Tout à coup il lui demanda :

    « Jack ?

    -          Oui ?

    -          Tu sais pour ce que tu m’as dit la dernière fois à l’hôpital ?

    -          Quoi, que je t’aimais ?

    -          Oui…

    -          Je le pense toujours ! Attendri le brun reprit,

    -          Je sais, je voulais te dire… » Mais il n’eut pas le temps de finir car deux tornades brunes se ruèrent dans la chambre en criant.

    « Prem’s !

    -          Même pas vrai !

    -          Si c’est vrai !

    -          Oui mais parce que t’as triché ! »

    Jack eut à peine le temps de sauter hors du lit que déjà les deux petits monstres s’y installaient. Ezekiel lui lança un regard paniqué mais Jack n’était pas inquiet, ce n’était pas comme si les garçons pouvaient le voir après tout. Bon, il n’était pas très à l’aise malgré tout car il était encore nu. Ce fut sans doute l’une des seules fois de sa vie où il remercia le ciel d’être invisible. Mais Ezekiel semblait bien plus mal à l’aise que lui, ses joues étaient rouges, Jack ne l’avait jamais vu comme ça ! Conscient qu’il n’avait pas grand-chose d’autre à faire, il s’installa dans un coin de la pièce et attendit patiemment.

    Tom, curieux remarqua :

    « Pourquoi t’as enlevé tes habits ? » Les joues en feu, Ezekiel répondit qu’il avait trop chaud. Se contentant de cette explication, les garçons entamèrent le récit de leur dégustation de cookies. Jack les observait tous les trois, il avait toujours adoré les enfants, surtout ceux aussi joviaux qu’Harry et Tom, et Ezekiel était vraiment attendrissant à si bien s’occuper d’eux. Avec tristesse il se dit qu’il ferait sans doute un excellent père. Mais s’il restait avec lui il lui enlevait toute chance de l’être un jour…il ne souhaitait pas penser à ça maintenant mais quel avenir ils avaient ? Un couple homosexuel dont l’un est une créature sortie d’on ne sait où et invisible aux yeux du monde…les perspectives n’étaient pas très prometteuses. Au mieux Ezekiel passait pour un vieux garçon, au pire pour un fou une fois que les gens l’auraient surpris une ou deux fois à parler tout seul…

    De quel droit lui volait-il son avenir de cette façon ? Il était évident qu’Ezekiel ne pourrait pas être heureux avec Jack…

     

     

    De son côté Ezekiel était complètement perturbé. Il adorait ces gosses (même s’il ne les connaissait pas depuis très longtemps) mais on peut dire qu’il avait vraiment mal choisi le moment pour faire leur entrée. Il avait dû réunir tout son courage pour se lancer et il avait été coupé juste au mauvais moment…

    Il avait eu une de ces trouille quand les petits avaient déboulé dans la chambre ! Et si ç’avait été ses grands-parents ? Bon…ça n’aurait pas changé grand-chose puisque Jack était invisible mais c’était tout de même extrêmement gênant…Jack l’avait étrangement bien prit. Quoiqu’Ezekiel ait du mal à savoir ce qu’il pensait vraiment à cet instant. Il s’était pelotonné dans un coin et le fixait depuis toute à l’heure. L’auteur n’arrêtait pas de lui jeter des regards inquiets auxquels le blond semblait ne prêter aucune attention. Son humeur avait visiblement décliné de minute en minute sans qu’Ezekiel ne parvienne à savoir pourquoi. Il espérait simplement que Jack n’était pas encore en train de songer à partir. Accaparé par Jack, son esprit avait du mal à prêter attention aux paroles des enfants. Il baragouinait un ou deux mots de temps en temps pour leur faire plaisir mais l’humeur n’y était pas vraiment. Les enfants sont souvent plus perspicaces qu’on ne le croit. Harry s’interrompit et demanda à Ezekiel :

    « T’es encore fatigué ?

    -          Un peu oui.

    -          T’as envie qu’on parte ?

    -          Non ! Ne croyez pas que vous m’embêtez.

    -          Non, on t’embête pas mais on t’empêche de te reposer. Affirma le rouquin.

    -          Oui, poursuivit Tom, ma maman dit toujours que quand on est malade on a besoin de beaucoup se reposer.

    -          D’ailleurs on devrait partir.

    -          Oui, j’ai encore pleins de devoirs à faire ! Ezekiel sourit.

    -          Ah, c’est important les devoirs, tu aurais même dû les faire avant de venir me rendre visite ! Tom regarda ses mains et répondit d’une toute petite voix :

    -          Mais j’aime pas ça moi… »

    Après un gros câlin et deux bises bruyantes, les garnements laissèrent l’écrivain tout en promettant de revenir vite. C’était fou comme ils s’étaient vite attachés, ils avaient décrété que comme c’était eux qui l’avaient sauvé ils en étaient un peu responsables maintenant. Ezekiel avait l’impression d’être considéré comme un chaton abandonné !

     

    Une fois les deux enfants sortis, Jack se leva et s’approcha sans oser revenir sur le lit. Il cachait sa nudité avec ses mains et se dépêcha de renfiler quelque chose. Ezekiel lui demanda :

    « Pourquoi j’ai l’impression que tu es à des milliers de kilomètres ?

    -          Quoi ?

    -          Je te trouve distant. Quelle torture mentale t’es-tu encore infligé ? Hésitant, Jack finit par avouer,

    -          Je pensais…au futur.

    -          A notre futur ?

    -          A ton futur.

    -          C’est plus ou moins la même chose non ?

    -          Je sais pas…tu crois vraiment qu’on a un avenir ? Tu te vois passer le restant de tes jours avec un fantôme ? Essayant de prendre tout ça à la légère le brun répliqua :

    -          Un fantôme avec des super pouvoirs !

    -          Un fantôme quand même… »

     

    Voyant que Jack était loin d’avoir envie de rire, Ezekiel soupira et se leva. Il s’approcha du blond et lui attrapa les épaules puis, tout en le regardant bien dans les yeux, rouspéta :

    « Pourquoi tu t’infliges ça Jack ? On n’est pas obligé de se morfondre en pensant à un futur hypothétique. Tu n’as pas simplement envie de profiter du moment présent ?

    -          Pas si ça sous-entend qu’il n’y aura peut-être pas de moments futurs…

    -          Pourquoi ça sous-entendrait quoi que ce soit ? Je ne sais pas ce qu’il en sera dans dix ans, dans un an ou un mois, j’ai envie que ça marche mais je ne vais pas te mentir, je ne sais pas si ça peut marcher. Là, je veux juste profiter de ce que l’on a et arrêter de me prendre la tête. On trouvera une solution, je pense qu’on peut trouver une solution. Alors pour l’instant, tu veux bien te contenter de maintenant et du fait que je t’aime ?

    -          Tu…

    -          Oui, ce que je voulais te dire toute à l’heure Jack. Je t’aime. » Ezekiel referma ses bras autour du corps de Jack et appuya sa tête sur la chevelure argentée de l’elfe.

     

     

    Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Jack réalisait à peine ce qu’Ezekiel venait de lui dire. Et pourtant ! Au fur et à mesure qu’il se répétait les mots de l’auteur il sentait une douce sensation s’emparer de lui. Surexcité, il se détacha soudain d’Ezekiel et se hâta d’enfiler le reste de ses vêtements. Au brun qui restait hébété devant la scène il lança : « Habille-toi, vite !

    -          Mais pourquoi ?

    -          On sort !

    -          Mais…

    -          Arrête de réfléchir ! Profiter de l’instant présent c’est pas ce que tu voulais ? »

    Une fois Ezekiel à peu près vêtu, Jack l’entraîna vers la fenêtre, il l’ouvrit et demanda à l’artiste de lui donner la main. « Attends ! lui dit celui-ci, si mes grand-parents montent ils vont s’inquiéter. Je passe par en bas. »

     

     

     

    May et Isaac ne s’attendait pas à voir passer leur petit-fils, telle une flèche, au beau milieu de leur salon.

    « Je sors ! Leur lança-t-il comme à son habitude. May voulut protester,

    -          Dans ton état ? Mais il y a encore quelques heures tu étais exténué ! Ezekiel fit demi-tour, embrassa le front de sa merveilleuse grand-mère et la rassura,

    -          Je vais bien. Plus que bien. May chercha du soutien du côté de son mari en le regardant avec inquiétude. Isaac haussa les épaules.

    -          S’il te dit qu’il va bien ! » Désabusée, May retourna dans la cuisine en pestant. Le jour où Isaac la soutiendrait face à Ezekiel n’était pas prêt d’arriver !

     

    A bout de souffle d’avoir couru, l’anglais s’arrêta devant la maison pour chercher Jack du regard. Avant qu’il ne le trouve, il reçut une boule de neige sur le bras.

    « Tu veux jouer à ça ? »

    Il ramassa un peu de neige pour fabriquer une boule à son tour, le temps qu’il termine il en avait déjà reçu une autre dans le dos. Un peu plus loin, Jack était hilare.

    « Tu peux pas lutter contre le roi de l’hiver ! Et puis…tes boules de neige vont me traverser de toute façon, c’est une bataille perdue d’avance !

    -          Peut-être pas ! Peut-être que si c’est MA boule de neige tu vas la sentir passer ! Jack arrêta de rire.

    -          Tu crois ?

    -          Je n’en sais rien, mais j’espère en tout cas ! » Rétorqua l’auteur en envoyant son projectile qui passa à travers Jack sans l’atteindre. Rassuré, ce dernier lui lança un sourire vainqueur et tira même la langue. Amusé, Ezekiel se lança à sa poursuite en s’exclamant :

    « Attend que je t’attrape ! Tu vas voir ce qu’il en coûte de me provoquer ! »

               

                Mais Jack avait raison, c’était gagné d’avance pour lui. Il n’eût qu’à prendre son envol pour être hors de portée. Ezekiel cria à l’injustice ce à quoi Jack rétorqua qu’il fallait bien avoir quelques avantages à être lui. Une fois calmés, et à l’initiative de Jack, ils allèrent jusqu’au lac qu’ils connaissaient si bien.

    « Est-ce qu’il y a un message caché dans le fait que tu m’emmène là où tu m’as foudroyé ? Avec un sourire d’excuse Jack répondit,

    -          J’ai toujours adoré et endroit, c’est là que je t’ai vu pour la première fois. T’étais encore tout petit, j’ai mis longtemps à me rappeler que c’était toi mais maintenant je le sais, t’es la première personne dont je me souvienne. Je ne veux pas que ce lac reste un mauvais souvenir, il représente trop de choses pour moi. Il s’approcha d’Ezekiel et prit ses mains dans les siennes. Ferme les yeux.

    -          Qu’est-ce que tu vas faire ?

    -          Ferme les yeux j’ai dit ! L’écrivain obtempéra bien que peu confiant. Il entendit Jack le prévenir, C’est la première fois que je fais ça. »

    Ezekiel sentit un vent frais l’effleurer puis l’entourer, il se demandait ce qu’il se passait. De nature curieuse il ouvrit les yeux avant que Jack ne le lui permette et il tomba sur ce dernier, face à lui, les cheveux au vent et affichant un sourire jusqu’aux oreilles. Il ne réalisa pas tout de suite que ses pieds ne touchaient plus le sol, Jack était en train de les faire léviter au-dessus du lac. Emerveillé, Ezekiel observait le vide sous ses chaussures.

    « Tu peux faire ça ?

    -          Je peux même faire plus ! » Comme s’il avait soudainement prit confiance en lui, Jack passa un bras derrière le dos d’Ezekiel pour rapprocher leurs deux corps et, instinctivement, comme il l’avait toujours fait il contrôla le vent et les firent tourner et virevolter de plus en plus haut. Il voyait Ezekiel retrouver son âme d’enfant ; ses yeux brillaient, son sourire était éclatant et il affichait un air ahuri et pas rassuré malgré la maîtrise dont Jack semblait faire preuve.

     

     

    Quand le brun se retourna vers lui pour partager sa joie, Jack l’embrassa amoureusement et Ezekiel oublia ses craintes. 

     

     

    FIN DU CHAPITRE

    OooooOOh c'est mignon tout plein ! Bienvenue au pays des bisounours (enfin...presque, il n'y a pas d'hommes nus dans la même pièce que des enfants au pays des bisounours).

    En gros, il reste trois chapitres avant l'épilogue. C'est bientôt la fin d'IHL *snif* ça fait toujours bizarre de finir une histoire.

     

    J'ai déjà la structure des chapitres, reste plus qu'à rédiger (mais je vais vite quand je m'y mets). A la semaine prochaine pour le 13 !

    Je vous nem <3

     

    IHL - Chapitre 12


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  • IHL - Chapitre 13

     

    C’est côte à côte et le sourire aux lèvres –jusqu’aux oreilles pour Jack, à peine perceptible pour Ezekiel- qu’ils retournèrent à la place du quartier. C’est avec surprise que Jack vit Ezekiel poursuivre sa route sans s’arrêter devant la maison.

    « Où est-ce que tu vas ?

    -          Chez moi. Tu es au courant que j’ai presque trente ans ? Je ne vis plus chez mes grands-parents depuis un moment tu sais ! »

    Il faut croire que malgré tout Ezekiel avait besoin de May et Isaac car à défaut de vivre avec eux, il habitait au coin de la rue. En voyant ça, Jack s’abstint de faire un commentaire (mais il n’en pensa pas moins).

    L’immeuble ne comportait que deux étages, il faisait partie d’un même bloc d’immeubles aux façades dans les tons de bleu et de beige. Ils montèrent les deux marches du perron, entrèrent dans le bâtiment et montèrent à l’étage. Là, une unique porte rouge avec une plaque indiquant E.Grant leur faisait face. L’écrivain sortit ses clés, prit la bonne en main et…hésita.

    « Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Jack. Le brun lui lança un regard gêné.

    -          Je ne suis plus très sûr que je veuille que tu entres.

    -          Pourquoi ? C’est pas rangé ? Ezekiel pouffa.

    -          Non en effet, mais ce n’est pas le problème.

    -          Alors quoi ? Après un soupir l’auteur capitula.

    -          Tu verras. Il inséra la clé et s’apprêta à ouvrir la porte. Promets-moi juste de ne pas te moquer d’accord ? » Jack hocha la tête se demanda bien de quoi il pourrait avoir à se moquer.

     

    Il ne le remarqua pas immédiatement, trop absorbé par la découverte de l’appartement pour se focaliser sur les détails. La porte d’entrée donnait sur la pièce principale composée d’un coin cuisine et d’un séjour. L’immeuble était vieux mais l’appartement avait visiblement été refait. Le parquet en bois était comme neuf et la tapisserie à motifs vieillots qu’on trouvait en général dans les habitations anglaises de cette époque avait été remplacée par une couche de peinture chocolat. Côté salon, un vieux canapé accompagné de son fauteuil club en cuir faisait face à une télévision qui ne devait pas être souvent allumée au vu de la couche de poussière sur l’écran et de la vétusté de l’appareil. En revanche, un bureau avec un iMac de 27 pouces, plusieurs tasses sales et un tas de bouquins et de papiers montrait à quoi l’écrivain passait la majeure partie de son temps quand il était chez lui : écrire. Ca et…lire. Un pan de mur (et pas le moins large de la pièce) était recouvert d’étagères elles-mêmes recouvertes de livres. De ci de là un ou deux bibelots venaient s’intercaler entre deux mais à part ça des livres par dizaines ou centaines difficile de juger sur un coup d’œil.

    Et puis enfin…enfin, il le remarque. Sur le mur opposé à la bibliothèque, dans un cadre en bois foncé, Jack Frost se fait face à lui-même. Cette version est plus petite, pas fidèle en tous points mais c’est incontestablement lui. Il est assis en tailleur sur une branche d’arbre recouverte de neige et sourit d’un air malicieux. Le lutin s’approche du cadre, contemple le détail des coups de crayons qui ont façonné cette œuvre.

    « C’est…Jack ne finit pas sa phrase mais Ezekiel lui répondit.

    -          Hum hum.

    -          Mais…qui est-ce qui… ? Quelques secondes s’écoulent avant que le brun n’avoue :

    -          Moi.

    -          Tu sais dessiner ? Un rire nerveux s’échappe de la gorge de l’auteur.

    -          Il faut croire que oui. Puis tout en se baissant pour s’emparer d’une large boîte noire il poursuit, il faut dire que j’ai quelques années d’entraînement à mon actif. Il pose la boîte sur un coin du bureau, poussant le bazar qui y est installé et manquant faire tomber un mug. Tiens. Jack peine à se détacher du dessin mais, curieux il jette un coup d’œil à la boîte et demande :

    -          Qu’est-ce que c’est ?

    -          Ouvre. lui répond simplement l’autre. »

    Le cœur battant étrangement fort dans sa poitrine, Jack soulève précautionneusement le couvercle et découvre…un autre dessin le représentant. Ou plutôt des dizaines, parfois à peine entamés, juste gribouillés ; parfois sombres, d’autres vous donnant envie de sourire mais sur tout, je dis bien tous, on retrouvait Jack.

     « C’est de ça que tu avais peur que je me moque ? demanda le modèle en question.

    -          Oui…

    -          Ils sont tous de toi ? Ezekiel hocha la tête. La couverture de Frost aussi alors ? Second hochement. C’est…Jack sembla chercher ses mots et finit par lâcher avec un grand sourire, plutôt flatteur à vrai dire ! »

    Se jetant sur le canapé tout en se couvrant le visage le brun gémit : « J’ai honte ! »

    Jack continuait son inspection du contenu de la précieuse boîte. « Y a vraiment pas de quoi ! Mais…dis-moi depuis quand est-ce que je t’obsède autant ? Ezekiel se lève, plonge les mains dans la boîte et soulève tous les dessins jusqu’à en prendre un tout en dessous. Ma première œuvre te concernant, Décembre 1992. J’avais 8 ans.

    Ezekiel tourne le dessin dans tous les sens avant d’y trouver un semblant d’air.

    -          Moui…on reconnait les couleurs à la rigueur !

    -          Je le répète, j’avais 8 ans !

    -          Ah mais la neige est bien faite par contre ! On reconnait bien les flocons !

    -          C’est la seule et unique fois que je t’ai vu avant Londres. Jack s’extasia,

    -          Tu veux dire que ça fait vingt ans que tu me dessine en te basant sur un seul souvenir ?

    -          Je sais…j’ai l’air d’un psychopathe ! Il rit puis reprend d’un air tout à fait sérieux : Mais…j’ai jamais pu oublier ce soir là, l’image est restée gravée là, il pose un doigt sur sa tempe, aussi vive que si c’était il y a deux secondes. Quand je t’ai vu dans cette librairie…j’ai cru voir un fantôme. Ses yeux se perdent au milieu de la bibliothèque.

    Jack suit son regard et tombe sur Frost. A côté de l’ouvrage, d’autres auxquels il n’avait pas prêté attention, des livres sur le folklore et les mythologies, sur l’hiver et ses légendes et puis quelques classeurs titrés ‘Untitled’, ‘Rise of the Guardians’*, ‘Cold winter night’. Jack en prend un au hasard et feuillète son contenu.

    « Ca parle de moi ! Qu’est-ce que c’est ?

    -          Des manuscrits. Enfin…ils ne sont pas finis.

    -          Waouh ! On peut dire que je t’ai vraiment inspiré ! Piqué au vif, Ezekiel précise :

    -          Au cas où tu te poserais la question j’ai aussi écrit des livres où tu n’apparais pas ! Moqueur, Jack le taquine,

    -          Ah vraiment ? Parce qu’à voir tout ça j’ai l’impression de pas être loin de la vérité si je dis que tu me voues un culte !

    -          Ne sois pas si fier en le disant s’il te plaît ! Un peu de considération pour la pauvre chose que je suis ! Et pour ta gouverne, c’est totalement inapproprié de dire que je te voue un culte, tu serais plutôt un genre…de muse. Je t’ai jamais raconté dans quelles circonstances j’avais écrit Frost pas vrai ? Jack hocha la tête en signe négatif. C’était quand…ma mère venait de mourir. J’avais vingt ans. C’était un bête accident, elle était sortie tard du boulot, elle avait sûrement hâte d’arriver. On avait toujours été très proches elle et moi, on avait toujours été que deux, mon père l’avait quittée quand elle était tombée enceinte. Mais…mon entrée au lycée nous avait un peu éloignés, j’étais dans l’âge où on se rebelle contre ses parents, l’âge bête comme on dit. L’université n’avait rien arrangé. On s’était disputés ce matin-là et je suis presque sûr qu’elle voulait se faire pardonner (même si c’était plutôt à moi de lui demander pardon) comme à chaque fois que ça arrivait. Apparemment une bestiole a traversé devant la voiture, elle roulait vite, elle a essayé de l’éviter…la voiture a fini sa course sur le bas-côté, encastrée dans un arbre. Morte sur le coup. C’est ce qu’ont dit les médecins. Tout le monde me répétait : ‘Au moins elle a pas souffert’ comme si c’était censé me réconforter. Tout ce que je voyais c’était le résultat : ma mère était morte. Mes grands-parents…ils sont géniaux mais on a beau dire, ça remplacera jamais des parents. Au début j’en voulais à la terre entière, même à eux. Je m’étais complètement isolé, je ne parlais plus à personne sauf pour être désagréable. Je pensais que personne au monde ne pouvait ressentir la tristesse que j’éprouvais. Et puis…j’ai repensé à ce fameux soir, à toi, au désespoir qui émanait de ton être tout entier. Je crois que ça a fait écho en moi. J’ai commencé à écrire, une véritable frénésie, j’ai commencé à taper et je ne me suis pas arrêté avant le point final. Ca a franchement été un exutoire fantastique, je me suis senti comme vidé d’un poids après ça. You were my salvation.*

     

    Ezekiel sentit Jack se blottir contre son torse et serrer son pull dans ses mains. Passant un bras autour de lui, il amena l’autre vers son visage et le força à lever la tête.

    « Pourquoi est-ce que c’est toi qui pleure ?

    -          Ta mère…

    -          Ca s’est passé il y a neuf ans Jack. Je ne dis pas que j’ai oublié, mais j’ai appris à vivre avec. Quand je pense à elle, je préfère me rappeler des moments heureux et il y en a eu des tas, si tu savais ! Alors sèche tes larmes tu viens de perdre tout ton sex-appeal !  Le blond protesta. Non je rigole t’es toujours aussi magnifique. Ezekiel caressa la joue humide de Jack. Comment j’ai fait pour vivre sans toi ? Jetant un coup d’œil à l’étagère à côté de lui Jack rétorqua,

    -          J’ai comme l’impression que j’ai jamais été bien loin. Serrant l’autre entre ses bras le brun répondit,

    -          C’est sûrement vrai, c’est pour ça que j’ai comme l’impression d’avoir retrouvé une partie de moi depuis que tu es là. Faisant mine de réfléchir il continua, si avec un seul souvenir de toi j’ai pu puiser toute cette inspiration, imagine ce que je vais pouvoir faire maintenant ! D’ailleurs…sa voix devint traînante, sensuelle, je crois que je viens d’avoir une idée pour un nouveau scénario. Il descendait lentement sa main jusqu’au postérieur rebondi de Jack quand celui-là s’écria :

    -          Super ! De quoi ça parle ? Remontant sa main, Ezekiel éclata de rire.

    -          De ta naïveté !

    -          Hé ! Attendri, l’écrivain murmura,

    -          Ne change jamais. Après un moment il décida : Je vais prendre une douche, tu m’attends dans la chambre ? »

     

    *****

     

      Jack était sur le point de s’envoler, de bonheur, pouvait-il exister une meilleure journée que celle-ci ? La chambre, le lac, l’appartement d’Ezekiel, tous ces dessins et ces écrits à propos de lui, toutes ces choses gentilles que lui avait dit l’anglais. Son cœur allait exploser. Maintenant il allait même découvrir sa chambre ! Et y dormir ! Bien sûr, ils avaient déjà dormi ensemble pendant leur séjour à Londres, toutes les nuits même, mais clairement ; ce n’était pas la même chose.

    Il fallait passer par la chambre pour accéder à la salle de bain, Jack suivit Ezekiel, contenant à peine son excitation. Le brun, indifférent au bouillonnement intérieur de l’elfe prit un T-shirt et un caleçon dans un tiroir et s’enferma dans la salle de bain. Se retrouvant seul dans la petite chambre qui avait juste la place pour le lit double, la table de chevet et une commode, Jack se jeta sur le lit sans perdre une seconde. Là, il gesticula pieds et mains dans tous les sens au comble du bonheur ; il avait une folle envie de crier.

    En une journée, ses rêves les plus fous se concrétisaient. A croire qu’Ezekiel lui faisait une blague, tout ça était trop beau pour être vrai ! Le doute l’assailli une microseconde après quoi il envoya paître sa petite voix avec force, rien ne pourrait gâcher sa joie. Il repensa à ce qu’Ezekiel lui avait fait toute-à-l ’heure, à Ezekiel sous la douche. Ses joues devaient être rouges à présent, que penserait le brun s’il revenait maintenant ? Toutes ces nuits qu’il avait passé à contempler sans jamais oser toucher, cette nuit allait-il oser ? Il était trop excité pour dormir en tout cas !

     

    *****

     

    Du moins c’était ce qu’il pensait mais l’inactivité et l’attente eurent vite fait d’avoir raison de lui. Quand Ezekiel sortit de la douche, il le trouva là, étendu sur le lit, yeux clos et respiration forte. Il eut un énième sourire attendri bien qu’au fond il fut un peu déçu, il avait espéré qu’après les évènements de la journée ils auraient pu partager un moment disons intime. C’était que faire plaisir à Jack, c’était bien, mais qui lui faisait plaisir à lui ?

     

    Peu importe, il n’était pas pressé. Et Jack était tellement mignon, quelque part il aurait aimé qu’il garde cette innocence pour toujours (même si elle était particulièrement frustrante par moment) !

     

    *1 Rise of the guardians : titre original des Cinq Légendes (le dessin animé duquel j'ai tiré le personnage de Jack Frost).

    *2 "Tu as été mon salut" mais quand je l'ai écrit, j'avais tellement le mot anglais, 'salvation' en tête que ça ne sonnait juste pas bien de le mettre en français.

    FIN DU CHAPITRE

     

    Jack est trooop meugnon ! Un peu stupide aussi parfois mais peut-on vraiment lui en vouloir d'être si candide? A croire qu'il le fait exprès d'avoir des pensées coquines que quand Ezekiel n'est pas là ou qu'il dort x)

    J'ai mit longtemps à réussir à me motiver pour écrire mais finalement, quand je m'y suis mise c'est allé vite !

     

    Bonne nuit les loulous <3

     

    IHL - Chapitre 13


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  • IHL - Chapitre 14

     

     

                       Jack se frotta les yeux, l’esprit embrumé il mit quelques secondes à se rappeler que la chambre qu’il avait sous les yeux était celle d’Ezekiel à Oxford. Il s’infligea une claque mentale quand il se rappela qu’il s’était encore endormi en attendant le retour du brun. Il aurait aimé s’endormir dans ses bras voire qu’Ezekiel passe la nuit dans les siens tandis que lui le contemplerait avec béatitude. Ce qu’il entreprit de faire immédiatement d’ailleurs. Comme toujours la respiration de l’auteur était calme, ses traits décontractés. Ezekiel n’était jamais aussi serein que durant son sommeil.

                Cet homme, le plus beau de tous aux yeux de Jack, était à présent avec lui. C’était presque officiel, si tant est qu’ « officiel » soit un terme approprié pour une nouvelle dont personne ne peut être mis au courant. Cette pensée le rembrunit quelque peu mais il n’allait pas se laisser gâcher son bonheur aussi facilement. Peinant encore à y croire, bien qu’il se le soit répété une bonne centaine de fois dans sa tête dans la journée, Jack avait besoin de se rassurer, de toucher son presqu’amant. Et après tout, il en avait le droit maintenant non ? Il étendit sa main et la passa délicatement sur le front et dans les cheveux d’Ezekiel. Ce dernier fit un léger mouvement dans son sommeil sans se réveiller. Jack continua sur sa lancée, il lui caressa la joue puis le cou, son épaule dénudée ; cette fois Ezekiel qui était dos à lui se retourna et ouvrit les yeux en souriant.

    « Tu es réveillé ?

    -          J’ai plus sommeil. fit Jack en une petite moue d’enfant prit en faute.

    -          Et du coup tu t’es dit que ce n’était pas la peine que je dorme non plus ?

    -          Pardon de t’avoir réveillé…Le sourire d’Ezekiel s’agrandit.

    -          Ne t’inquiète pas, c’était un réveil plutôt agréable ! »

    Le brun, appuyé sur son bras droit se mit à son tour à caresser le visage de Jack, lui enlevant au passage une mèche de cheveux qui lui revenait dans les yeux. Puis, se surélevant pour se mettre à hauteur du visage de Jack, il s’empara de ses lèvres et ils échangèrent un baiser très doux.

    « Tu sais, je pourrais très vite m’habituer à ce genre de réveil ! »

    Jack s’empourpra légèrement mais ne répondit rien. Au lieu de ça, il vint timidement coller son corps à celui de son amant qui frissonna à son contact et s’empressa de passer un bras autour de lui. Le corps d’Ezekiel était chaud en comparaison du sien, même à travers son T-shirt il le sentait qui lui brûlait la peau. Il entremêla ses jambes dénudées à celle de l’auteur et hésita avant d’oser poser ses mains sur le torse qui lui faisait face. Dans la semi-obscurité, il observa un moment ses mains pâles sur la peau en comparaison hâlée de l’écrivain. Il avait envie que ces mains parcourent chaque parcelle de cette peau, il voulait qu’Ezekiel le touche, il désirait découvrir ce que signifiait être en couple avec lui et maintenant. Mais il était bien trop timide et, il l’avouait, apeuré pour oser formuler ces vœux à voix haute.

     

     

    *****

     

    Ezekiel de son côté n’était pas loin d’atteindre les limites de ce qu’il était capable d’endurer ; et ils n’avaient pourtant rien fait de spécial, c’était dire à quel point ses limites étaient basses en ce moment ! C’était fou, pouvait-on vraiment désirer un homme à ce point ? Il ne se souvenait pas avoir jamais eu autant envie de quelqu’un mais peut-être la proximité relative qu’ils avaient entretenue depuis qu’ils se connaissaient, le fait de passer toutes leurs nuits et leurs journées côte-à-côte, mêlé à leur séparation récente et au manque ressenti, couplé à l’excitation des retrouvailles, peut-être que tout cela avait contribué à attiser son désir à son insu.

    Il se faisait honte quand il y pensait. Il avait presque l’impression d’être un pédophile…Jack était largement majeur en nombre d’années certes, mais son corps ressemblait quand même à celui d’un gamin tout juste sorti de l’adolescence. Et lui, même s’il n’était pas un vieux crouton, approchait tout de même la trentaine, c’était comme s’il sortait avec quelqu’un de dix ou quinze ans de moins que lui…il avait vraiment honte de pouvoir désirer Jack à ce point. Et quand il pensait à ce qu’i avait fait plus tôt dans la journée…

    Jack était collé à lui, ses mains fraiches posées entre leurs deux corps et un air intimidé sur le visage. Sa petite voix fluette demanda : « A quoi tu penses ? » A ce que je meurs d’envie de te faire aurait-il bien répondu s’il n’avait pas eu peur de choquer le candide petit être encore inconscient de l’effet qu’il pouvait lui faire. Au lieu de ça, il déposa un baiser sur son front et répondit qu’il ne pensait à rien de particulier.

     

    *****

     

     

    La réponse d’Ezekiel déçu un peu Jack. Comment pouvait-il ne penser à rien quand son esprit à lui était embrouillé par tant de choses ? Son désir était-il à sens unique ? Fallait-il qu’il fasse comprendre à l’autre qu’il voulait aller plus loin ? Peut-être l’auteur ne voulait-il pas le brusquer, après tout, il savait que Jack n’avait jamais expérimenté ce genre de choses avec quelqu’un.

    Les joues en feu pour ce qu’il s’apprêtait à dire, Jack demanda en bégayant :

    « Cet après-midi chez tes grands-parents…il sentit le corps d’Ezekiel se crisper sous ses doigts.

    -          Tu veux qu’on en parle ? Jack hocha la tête de droite à gauche.

    -          Je voulais juste te dire…que c’était bien. » Ca y est, il l’avait dit. Il n’était pas sûr que le message soit très clair, ce n’était pas une demande explicite, mais il espérait que l’auteur saurait lire entre les lignes.

    Le concerné, troublé, ôta son bras de la taille fine de Jack pour venir s’en cacher les yeux. Ne sachant comment interpréter ce geste, Jack l’interrogea de nouveau : « Et maintenant, à quoi tu penses ? »

     

    *****

     

                Un rire à la fois nerveux et amusé lui échappa. Sans s’en cacher il déclara cette fois :

    « Je pense que tu es trop mignon pour ton bien et que je meurs d’envie de te manger tout cru !

    -          J’espère que c’est une image…

    -          Bien sûr idiot ! Quelques secondes s’écoulèrent avant que Jack ose à nouveau :

    -          Si t’en meurs d’envie qu’est-ce que t’attends ? Oui, qu’attendait-il ? Il était à présent clair que Jack le voulait autant que lui mais…

    -          C’est horrible !

    -          Quoi ?

    -          J’ai l’impression de t’avoir…perverti ! Jack pouffa.

    -          N’importe quoi ! Tu crois que je t’ai attendu pour avoir des envies ? Ses joues reprirent une couleur vive alors qu’il réalisait ce qu’il venait de confesser. Il poursuivit néanmoins : C’est juste que…j’ai toujours eu que moi-même pour me contenter… »

    Cette aveu fit étrangement mal à Ezekiel, non pas parce qu’il pensait à la solitude de Jack mais parce que ça lui donnait l’impression que Jack était avec lui par défaut. Si Ezekiel n’avait pas été le seul capable de le voir, si Jack avait eu le choix…est-ce qu’il l’aurait choisi lui ? Jack n’était-il avec lui que parce qu’il pouvait le voir, lui parler, le toucher ? Il n’était peut-être même pas amoureux après tout, il n’avait jamais connu l’amour avant, il était tout à fait envisageable qu’en se raccrochant à Ezekiel pour ne pas être seul il ait pu prendre ses sentiments pour de l’amour…Il resserra son étreinte autour de Jack. Sentant un changement dans son attitude, le blond demanda :

    « Ezekiel ?

    -          Mmh ?

    -          Est-ce que ça va ? Il ne répondit pas tout de suite.

    -          Est-ce que tu m’aimes ? Jack, ne comprenant pas trop pourquoi il lui posait la question affirma :

    -          Bien sûr que je t’aime Ezekiel, tu le sais non ? Et toi ?

    -          Oui. » Jack poussa l’écrivain qui avait enfoui sa tête dans son cou pour pouvoir planter ses yeux dans les siens. Ezekiel ne sut pas trop ce qu’il y lut, sans doute son incertitude et beaucoup d’insécurité parce que, comme pour le rassurer, Jack répéta qu’il l’aimait avant de l’embrasser tendrement. Puis, mettant fin au baiser, il le mit au défi : « Montre-moi. »

    Jack avait prononcé ces mots avec un regard déterminé, il avait l’air si sûr de lui que les barrières d’Ezekiel tombèrent en même temps que cette demande implicite. Il fut celui qui prit l’initiative du baiser suivant et celui-là était plus pressant, plus langoureux, leur excitation respective transparaissait complètement. Alors que Jack entreprit, avec une audace qu’Ezekiel ne lui connaissait pas, de passer sa main sur le sexe déjà durci par le désir trop longtemps contenu du brun, ce dernier l’arrêta en le priant haletant : « Attends ! » L’auteur se leva, alla farfouiller dans un tiroir et revint avec dans sa main un préservatif et du lubrifiant. A cette vue, Jack senti sa volonté vaciller et la peur de l’inconnu prit un peu le dessus. S’en rendant bien compte, Ezekiel vint l’enlacer et l’embrasser.

    « Ne t’inquiète pas, on va y aller doucement. Et si tu me dis d’arrêter je le ferais immédiatement. Nerveux, Jack posa la question fatidique,

    -          Est-ce que ça fait mal ? Ezekiel grimaça.

    -          Un peu au début oui, mais après non. La première fois est toujours la plus difficile... Sentant une certaine connaissance du sujet chez son amant, Jack lui demanda :

    -          Tu l’as déjà fait ? Je veux dire…par là…il n’osa pas désigner plus clairement son anus.

    -          Oui, pas avec un garçon, précisa-t-il, mais c’est pareil à ce niveau-là. Jack ressentait une pointe de jalousie, mais il devait avouer que ça le rassurait grandement que l’écrivain ne soit pas un novice en la matière. Et puis, il avait vraiment l’attitude de quelqu’un qui sait ce qu’il fait.

    -          Il faut que tu arrives à te détendre ok ? Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t’y aider.

    Joignant le geste à la parole, Ezekiel entreprit de retirer le T-shirt et le caleçon de Jack et laboura de baisers la moindre parcelle de peau à sa portée. Puis, il revint au niveau de son visage, suçota ses lèvres et y fit pénétrer sa langue faisant perdre tous ses moyens au blond. En même temps, il fit glisser sa main jusqu’à l’entrejambe de ce dernier et entama des va et vient lents mais efficaces puisqu’il senti les muscles de Jack se relaxer tandis que con cerveau n’émettait plus aucune pensée cohérente. Il s’en tint à ce travail manuel, il avait songé un moment tenter une fellation mais il n’était pas sûr d’être prêt pour ça…Sentant Jack au bord de la jouissance, il cessa et se lubrifia les doigts afin de commencer les choses sérieuses. Il ignorait comment il faisait pour rester aussi maître de lui, il se sentait sur le point d’exploser mais il ne pouvait se permettre de mal s’y prendre pour la première fois de son amant. Ce qui comptait pour l‘instant, c’était de rendre ce moment agréable pour Jack, sa délivrance personnelle pouvait attendre, de toute façon, voir le blond si soumis et excité ne faisait qu’augmenter encore son désir, ça ne rendrait le moment tant attendu que meilleur.

    Il inséra un doigt en Jack, ce dernier ne sembla pas trop gêné par l’intrusion, il n’avait pas rouvert les yeux depuis un moment et semblait parti dans un autre monde. Ezekiel fut soudain parcouru d’un frisson, il réalisa que, comme la dernière fois, il neigeait au-dessus du lit. Jack ne semblait pas le remarquer. Le brun l’embrassa et lui glissa à l’oreille :

    « Il faudrait quand même que tu apprennes à maîtriser ça tu ne crois pas ? Ouvrant les yeux, Jack constata le phénomène et s’excusa :

    -          Désolé…t’as froid ? Haussant les épaules l’autre répondit,

    -          Un peu mais ça va vite passer, je connais un moyen de me réchauffer rapidement ! En réponse au sourire d’Ezekiel, Jack déclara :

    -          Je crois que c’est parce que m’as vraiment bien détendu… »

    Rassuré, Ezekiel poursuivit sa préparation méticuleuse à laquelle Jack se pliait de bonne volonté, en redemandait même. Il lui lança un dernier coup d’œil avant de se présenter à l’entrée de la cavité et s’inséra doucement. Une douce sensation libératrice s’empara de tout son être, il réfréna encore un peu son envie car Jack s’était crispé sous l’intrusion, il serrait les dents et des larmes perlaient au coin de ses magnifiques yeux bleus. Ezekiel vint les essuyer du bout des doigts, lui chuchota des paroles rassurantes et l’embrassa. Il savait que si Jack lui répondait oui il s’en mordrait les doigts mais il le questionna tout de même :

    « Tu veux qu’on arrête ? Jack hocha fermement la tête.

    -          Pas question, pas maintenant que c’est allé aussi loin.

    -          Ça ira mieux dans un instant. promit le brun. »

     

    Et en effet, après quelques mouvements d’Ezekiel en lui, Jack ne se sentait plus aussi oppressé, il commençait même à ressentir un certain plaisir. Les coups de bassin s’accélérèrent, Jack se mit à gémir. Ezekiel l’observait avec toujours un désir brûlant dans les yeux, se demandant comment il avait tenu si longtemps, comment même il avait pu vivre sans Jack. Une sensation de plénitude, d’être à sa place là, à l’intérieur de l’elfe, l’envahit tout entier. Le corps de Jack était chaud, brûlant même.

    Au début ça lui avait semblé normal mais la température semblait monter de seconde en seconde, des gouttes de sueur perlaient sur la peau du blond, son visage avait pris une teinte rouge très foncé, il toucha son torse, puis son front, en déduit que quelque chose n’était pas normal.

    « Jack ? Aucune réponse. Jack ! Il stoppa tout mouvement et se retira précipitamment. Complètement inconscient du trouble du brun, l’elfe demanda :

    -          Pourquoi tu t’arrêtes ? Ezekiel le saisit par le poignet et le força à se lever. Qu’est-ce qu’il y a ?

    -          Viens ! Vite ! 

    -          Mais…»

    L’homme le força à entrer dans la baignoire et mit l’eau à la température la plus froide possible avant de lui passer le jet d’eau dessus. Jack protesta :

    « Hé ! Mais qu’est-ce que tu fais ?

    -          Je te refroidi. Amer, Jack confirma.

    -          Ça oui, pour me refroidir tu m‘as refroidi ! Il n’était plus du tout excité et ils n’étaient pas allés jusqu’au bout. Boudeur, il croisa les bras et se détourna de son amant. Ezekiel s’agenouilla pour être à ses côtés, lui caressant la tête il bredouilla :

    -          T-tu étais si chaud…brûlant Jack ! Même pour un humain ç’aurait pas été normal alors pour toi…

    -          J’ai rien senti du tout.

    -          J’ai complètement paniqué, j’ai eu peur pour toi tu comprends ?

    -          Mais ça va je te jure ! J’ai rien du tout ! Je m’en serais même pas rendu compte si tu me l’avais pas dit !

    -          Ce n’est quand même pas normal Jack…le concerné haussa les épaules.

    -          Qu’est-ce que t’en sais ? T’es un expert en Jack Frost ? Qui sait ce qui est normal ou pas me concernant ? »

     

    Ezekiel fut forcé d’admettre qu’il n’avait pas tort sur ce point mais tout de même…pour Jack dont la température corporelle était toujours plus basse que celle d’un humain…il maintenait que quelque chose clochait.

     

    Fin du chapitre

    Hum...Ezekiel est un pervers oui, dure révélation (mais je crois que Jack est pire que lui) ! 

    Je les ai coupé dans leur élan mes pauvres petits bébés ! "Je l'aurais un jour, je l'aurais!" se dit Jack en lorgnant sur l'entrejambe d'Ezekiel qu'il n'a pas encore pu contenter.

    La fin approche les amis, je sais quelle histoire je publierais après celle-ci mais ça ne sera peut-être pas pour tout de suite, j'attends d'avoir un peu plus de chapitres d'avance, en attendant je pense me consacrer à Cherche coloc'...désespérément ! qui me fait aussi de l’œil dernièrement. Mais je ne suis sûre de rien, vous le savez, l'inspiration est capricieuse !

    Biz

     

    Pix : Jay Byars alias mon écrivain sexy...rien à dire à part : IHL - Chapitre 14

     

     

    IHL - Chapitre 14


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